Le système GPS a été initié par les Américains au cours de la guerre froide. Il avait pour origine la crainte d’un affrontement russo-américain, son but était de fournir un positionnement en temps réel aux différents segments de l’armée des USA.

1°/ Le système PPS

      Comme vu précédemment, le GPS se divise en deux systèmes d’exploitations : le PPS et le SPS. En effet, si les civils ont la possibilité de trouver des balises mobiles de positionnement avec une précision de l’ordre de 100 mètres, celles utilisées par l’armée américaine atteignent une précision de l’ordre de 3 mètres. Cette différence ne tient pas à la qualité du matériel utilisé mais bien au vœu du gouvernement américain de réduire la précision du système civil du GPS : le SPS.
      Cette dégradation volontaire des données du GPS est appelée : Selective Availability (accès sélectif). Elle prend la forme d’ondes différentes émises par les satellites : les codes C/A sont ceux captés par les balises civiles, alors que les militaires utilisent les codes P : qui sont à la fois une autre longueur d’onde et qui est codée. L’accès au service PPS (le système militaire) demande des clés chiffrées.
      Le Department of Defense régule l’accès au service PPS : seuls peuvent l’utiliser les forces militaires des USA et de l’OTAN, les forces militaires ayant des accords avec les Américains, les agences gouvernementales américaines.
      Dans le cadre de la problématique, on peut remarquer que l’ONU n’y a pas accès et que seuls les Etats partageant des accords et « soumis » aux USA y ont un accès.
 

Le document suivant nous montre quelques correspondances militaires ( détaillées par la suite) entre les différents modules d’exploitation du GPS et leurs matériels d’implantation.


2°/ Les utilisations

A l’origine, les missiles téléguidés pouvaient suivre un itinéraire précis pour atteindre le point d’impact, il fallait cependant connaître le point de lancement, notamment à bord des sous-marins qui ne possédaient pas de moyen de se positionner en toutes circonstances.

La mise en place des GPS a permis de résoudre ce problème, et d’aller bien plus loin. Grâce au GPS, les missiles (parmi les plus connus : le Tomahawk) qui fonctionnent maintenant sans téléguidage peuvent suivre des trajectoires avec une précision suffisante pour atteindre leur cible, avec une autonomie dès le lancer. On peut signaler que les Américains se sont livrés à des expériences dans le désert du Yuma, avec une marge d’erreur maximale de 17 mètres. Ces résultats peuvent être mis en doute par les applications sur le terrain : lors des guerres (comme celle du golfe ou du Kosovo), on dénombrait quelques missiles qui « s’égaraient » et frappaient des civils.
Le GPS se révèle également un formidable outil pour la direction des troupes qui peuvent suivre avec certitude des "way-points" (point de route) sur les cartes intégrées et évitent de se perdre, notamment dans des milieux hostiles et inhabituels (jungle ou désert). On retrouve ainsi le GPS lors de la guerre du golfe.

Finalement, on retrouve les GPS, qui sont la suite logique des évolutions successives de positionnement, dans l’aviation. Les premiers avions militaires ( première et seconde Guerre Mondiale) devaient avoir un navigateur (humain) qui calculait la position de l’appareil. Il est ensuite remplacé par les premiers ordinateurs de bord, et on trouve maintenant le GPS. Il est nettement plus fiable, plus précis et permet une meilleure efficacité, surtout des bombardiers dont le taux de « réussite » aurait augmenté de 400%.

     Une dernière application qui n'est pas meurtrière mais que l'on peut tout de même ranger dans le groupe militaire : le déminage. Le déminage est une action lourde en frais et très délicate pour ceux qui l'exécutent. En effet, les mines causent la mort 26 000 personnes par an, et surtout, il en est posée plus que de désactivés. Pour améliorer cette tâche, le GPS apporte une aide faible, certes, mais bien réelle : a chaque nouvelle mine détectée, elle est répertoriée dans un fichier avec sa localisation précise. La destruction ne demande alors que l'accès à la base de donnée et un GPS pour la localiser et la détruire. Ainsi, le GPS apporte un gain de temps et surtout une sécurité.

3°/ Avantages stratégiques

Si les Américains gardent jalousement le système PPS, c’est aussi parce qu'il présente d’énormes avantages stratégiques.
Tout d’abord, il n'est pas repérable. En effet, la balise se contente de recevoir les ondes des satellites pour ensuite calculer sa position, il n’y a donc aucun échange de données ni d’envoi direct de la position précise (comme c’était le cas avec les avions à qui la base calculait la position, depuis les radars, avant de la leur transmettre).
La maîtrise du réseau NAVSTAR permet également d’opérer un blocus sur certaines régions du monde. Le DoD peut décider de supprimer tout accès au système GPS, qu’il soit PPS ou SPS, à certaines parties du monde qui leur serait hostile. La plus part des armées utilisant maintenant le GPS pour sa précision et son faible coût, les ennemis des USA seraient privés d’un outil fiable et rapide de positionnement.
Finalement, le GPS est pratique pour sa gestion. Chaque division militaire équipée d’un GPS peut envoyer sa position précise à l’état-major (ce qui la rend toute fois repérable) afin que les généraux possèdent une vue d’ensemble pour mieux gérer une intervention et une cohésion des troupes. Avec, de plus, une possibilité de récupération rapide des blessés.