A°/ Indicateur GDOP et précision UERE

Le principe de positionnement Navstar étant une triangulation, deux facteurs interviennent directement dans l'erreur sur la position finale :

  • La géométrie des satellites par rapport à l'utilisateur. Le facteur représentatif de cette géométrie est le G.D.O.P (Geometric Dilution Of Precision )

Pour que la mesure soit précise, il faut une bonne répartition des satellites dans le ciel. Si ceux-ci sont rapprochés (en apparence), les pseudos distances seront très proches, et la mesure finale sera peu précise. Si au contraire, les satellites sont bien répartis, les pseudos distances seront bien différentes et la mesure sera précise.

L'animation ci-dessous montre les trajectoires simulées des satellites «visibles» au-dessus de la tête d'un observateur, pour un cycle d'une durée de 24 heures (les satellites font deux fois le tour de la Terre en 24 heures).
Les différents satellites sont représentés par leur numéro respectif, entre 1 et 24. Le grand cercle représente la ligne d'horizon, le croisement des deux axes est au zénith.

Les nombres affichés sur la droite de la figure fournissent les résultats des calculs de position, tels qu'ils pourraient avoir été calculés (en temps réel) par le récepteur GPS à partir des données reçues des satellites:

Latitude Nord de l'observateur (avec erreur )

Longitude Ouest de l'observateur (avec erreur )

h

Altitude de l'observateur (avec erreur )

GDOP

Indicateur de dilution de la précision générale

HDOP

Indicateur de dilution de la précision horizontale

PDOP

Indicateur de dilution de la précision de position

VDOP

Indicateur de dilution de la précision verticale


Si l'on observe avec attention les valeurs numériques calculées de GDOP, on s'aperçoit qu'elles sont la plupart du temps relativement petites, au voisinage de 1,6. Ceci se produit lorsque les différents satellites visibles dans le ciel sont «bien» distribués les uns par rapport aux autres (c'est-à-dire: leur répartition dans le ciel est homogène).
En revanche, il arrive quelquefois que les satellites soient «mal placés» les uns par rapport aux autres, ce qui entraîne des imprécisions importantes dans la détermination de la position de l'observateur. Ceci se produit par exemple lorsque plusieurs satellites sont en apparence très proches l'un de l'autre dans le ciel.

Pour illustrer cette question, regardons par exemple les trois figures suivantes, qui montrent les positions respectives instantanées des satellites No 5, 6, 9, 13, 16, 20, et 24 visibles entre 19h18 et 19h30:

En observant ces figures avec attention, on peut remarquer qu'à 19h30 les satellites No 5 et 16 se trouvent pratiquement à la même position, idem pour les satellites 13 et 24, ainsi que 9 et 20. Dans cette situation, le récepteur GPS réagit comme s'il ne voyait que 3 satellites à ce moment-là, ce qui est insuffisant pour fournir la position avec une bonne précision. Comme on peut le voir, l'indicateur GDOP fournit une mesure de la «qualité» de la répartition mutuelle des satellites dans le ciel. Si GDOP est petit, la répartition est bonne, si GDOP est grand, cela signifie que la répartition géométrique des satellites est mauvaise et que la précision ne peut pas être assurée.

  • La précision de la mesure de distance entre l'utilisateur et chaque satellite : c'est l'erreur de distance équivalente utilisateur U.E.R.E (User Equivalent Ranging Error )

La précision finale de localisation peut s'exprimer comme le produit de l'erreur de distance équivalente et du facteur représentatif de la qualité de la géométrie satellites / utilisateur :
Erreur de position = (U.E.R.E) X (G.D.O.P)

L'erreur U.E.R.E comprend la stabilité des horloges utilisateur et émetteur, la précision de la résolution des équations, les variations de vitesse des ondes dues à la traversée des différentes couches de l'atmosphère (on peut prévoir ces variation approximativement), la précision de la position des satellites. Cette erreur totale est d'environ 18 nanosecondes, soit  6 mètres.  Une valeur moyenne du G.D.O.P de 4 donne une erreur approximative sur la position finale de 24 mètres.

B°/ Le DGPS ou GPS Différentiel 1

L'appellation DGPS couvre un ensemble de techniques destinées à améliorer la précision de base du système GPS. Toutes ces techniques sont basées sur le même principe (le "différentiel") mais diffèrent par les moyens de mise en œuvre ainsi que par la nature même des informations auxquelles ce principe est appliqué.

L'idée fondamentale du DGPS est que deux (ou plus) récepteurs observant les mêmes satellites feront des erreurs de mesure d'autant plus semblables que ces récepteurs seront proches. En plaçant un récepteur dit de référence sur une position parfaitement connue, il est possible d'évaluer non pas cette position à partir des mesures qu'il effectue, mais la valeur théorique que devraient avoir ces mesures à partir de la position connue, et de les comparer ensuite avec les mesures réelles. La différence de ces valeurs donne l'erreur de mesure. Cette erreur mesurée sur le récepteur de référence peut ensuite servir à corriger les erreurs de mesure des récepteurs placés sur des positions inconnues.

Ce principe n'est valide que pour des mesures simultanées ou quasi-simultanées, et son efficacité décroît avec l'asynchronisme des mesures. Il y a donc deux facteurs limitatifs de la qualité du DGPS : la décorellation spatiale des erreurs, et leur décorellation temporelle. Néanmoins, sous sa forme la plus simple, le DGPS permet de ramener la précision GPS de trente à quelques mètres, et sous ses formes les plus sophistiquées à quelques millimètres.

Les récepteurs DGPS sont des récepteurs capables de lire à la fois les signaux venant des satellites et les signaux venant de stations de référence DGPS devant être situées dans les 100 à 1000 km à la ronde (plus la station est proche, plus le DGPS sera précis)

C°/ Protection et intégrité du système

  • Protection contre la destruction :

L'altitude des satellites de 20200 Km est une distance qui demande des ressources considérables pour en destruir ne serait-ce qu'un seul. De plus l'espacement entre les satellites est optimisé pour éviter une destruction multiple.
A titre de comparaison, les satellites du système russe Glonass ont une altitude d'orbite équivalente mais leur position coïncide avec celle d'un de leur homologues toutes les trois heures, les exposant ainsi au risque d'une destruction double.

  • Protection des télécommunications :

Le signal de recalage et d'entretien des satellites Navstar émis par la station de contrôle est chiffré.
Le signal de navigation est normalement protégé du brouillage par un très fort étalement du spectre et toute émission à haut niveau d'énergie supérieure au bruit est discriminée comme un brouilleur.

  • Intégrité du système :

On définit l'intégrité d'un système comme sa capacité à prévenir l'utilisateur en temps opportun lorsque le système ne doit pas être utilisé parce que ses performances sont trop dégradées.
Un satellite Navstar peut émettre de fausses informations pendant deux heures avant d'être réparé ou neutralisé. Dans ce cas, les très nombreux utilisateurs simultanés de ce satellite non intègre se positionnent mal, à leur insu.
Le segment de contrôle qui analyse l'ensemble des signaux destinés aux utilisateurs détecte un dysfonctionnement avec un délai de 15 à 20 minutes. Une heure supplémentaire est nécessaire pour charger un nouveau message de navigation vers le satellite incriminé.